Accélération des énergies renouvelables : Ne confondons pas vitesse et précipitation !

Un projet de loi destiné à fortement accélérer les implantations de sites de production d’énergie éolienne et solaire sera très prochainement présenté (septembre/octobre) en conseil des ministres puis devant l’assemblée nationale.

Ce projet prévoit, de manière transitoire durant 48 mois, d’alléger les études d’impact environnemental de l’implantation d’un nouveau site de production d’énergie renouvelable, de multiplier les possibilités d’implantations et de mieux partager la valeur de ces implantations avec les riverains.

Écologie au Centre considère que ce projet de loi présente plusieurs problèmes.

Tout d’abord, nous prônons des solutions venant du terrain, négociées avec les riverains afin que les décisions soient prises au niveau le plus local possible. Dans le cas présent, il s’agit d’une décision autoritaire décidée à Paris et qui s’appliquera partout. C’est un cas d’école d’écologie punitive…

Plus grave, le projet de loi neutralise le principe de non régression du droit de l’environnement (loi de 2016 sur la biodiversité) en exemptant les petits projets d’étude d’impact et en expliquant que c’est un principe symbolique, décoratif, et qu’on ne pourra plus s’en prévaloir devant un juge. C’est un des piliers de la protection de l’environnement qui est ici attaqué, créant un précédent très dangereux qui risque de nous ramener progressivement à la tragédie des biens communs.

Enfin, ce projet de loi permettra d’implanter des parcs solaires en artificialisant des sols et des parcs éoliens y compris dans les sites naturels protégés, les sites Natura 2000 et les couloirs de migration des oiseaux !

Écologie au Centre prône un effort massif d’isolation des habitations et d’économies d’énergie ainsi que l’équipement des toitures des habitations de panneaux photovoltaïques afin de ne pas artificialiser les sols. Pour le reste, les projets doivent se décider en concertation avec les riverains, en trouvant localement le meilleur compromis pour partager équitablement la valeur marchande de l’énergie produite et dans le respect du droit de l’environnement.