En 2050, notre énergie sera principalement issue du soleil !
La crise sanitaire a été un électrochoc pour de nombreux français. Pour beaucoup d’entre nous, la période des confinements a été propice à une intense réflexion sur nos modes de vie.
Le désir « romantique » de revenir à des choses saines et de se reconnecter à la nature a bien souvent nourri le désir d’autosuffisance énergétique grâce aux énergies renouvelables.
La méthode la plus simple à mettre en oeuvre pour des particuliers qui désirent tendre vers l’autonomie énergétique consiste à produire sa propre électricité à l’aide de panneaux photovoltaïques disposés sur le toit d’un bâtiment. Ce type d’installations a l’avantage de ne pas artificialiser les sols…Ce qui serait un paradoxe pour des personnes voulant se reconnecter avec la nature. Cerise sur le gâteau, le temps de retour carbone des panneaux photovoltaïques actuels est de trois ans pour une durée de vie estimée à trente ans…Le gain écologique est vraiment substantiel, il s’agit bien d’un équipement qui a du sens d’un point de vue environnemental.
Si les premières installations photovoltaïques étaient fort onéreuses et peu performantes, les incroyables progrès réalisés ces dernières années peuvent être qualifiés de révolution technologique…Selon le très sérieux rapport sur l’évolution de l’énergie dans le monde publié par l’entreprise norvégienne DNV, le cout de production de l’électricité solaire s’est effondré ces dernières années. Nous sommes passé de 0,20 €/kWh en 2010 à 0,04 €/kWh aujourd’hui !
Soit une division par cinq en treize années…Et ce n’est pas fini car le rapport prévoit un cout de production de 0,02 €/kWh en 2050.
Le cout moyen de production est donc actuellement de 0,04€/ kWh (0,07 € avec système de stockage) alors que le tarif EDF est égal à 0,23 €/kWh…Les atouts du solaire sont indéniables. Précisons tout de même que les couts de production présentés dans cette étude sont des couts moyens constatés en Europe toutes installations confondues, y compris les installations industrielles. Le prix moyen du kW installé retenu dans cette étude est de 922 €, ce qui est largement inférieur aux prix constatés pour les particuliers en France.
La baisse drastique des couts de production de l’électricité solaire conduit à des prévisions de développement exponentiel de cette filière, ces prévisions sont détaillées dans un article publié dans la très sérieuse revue nature…La production d’électricité photovoltaïque est destinée à dominer le mix énergétique mondial en 2050, même sans subventions !
Actuellement, seule une maison française sur cinquante est équipée de panneaux photovoltaïques alors qu’aux pays bas, c’est une sur quatre…La France est très en retard par rapport à ses voisins européens.
Le potentiel de production d’électricité photovoltaïque sans artificialisation est gigantesque dans notre pays puisqu’il y a entre 15 et 20 millions de maisons individuelles et que seules 2% sont équipées.
Comment expliquer un tel retard ?
Notre retard s’explique en grande partie par les maux classiques qui accablent notre pays : Un manque d’agilité de la part de l’état et des règlementations ubuesques.
L’éducation nationale ainsi que les organismes de formations n’ont absolument pas anticipés les besoins d’installateurs qualifiés de systèmes solaires…Il y a donc une pénurie de formations et de formateurs qui conduit fort logiquement à une pénurie d’installateurs qualifiés. Les prix des prestations d’installations de systèmes solaires étant fonction de l’offre et de la demande, ces prix sont fort logiquement élevés en France pour les particuliers, ce qui constitue un frein au développement de cette filière.
Un autre point de bloquage réside dans des règlementations inadaptées, les plans locaux d’urbanisme (PLU) de beaucoup de communes excluent la possibilité d’installer des panneaux photovoltaïques visibles depuis la rue…Ce qui conduit parfois à des décisions cocasses comme celle rendue récemment par la ville de Bordeaux, pourtant dirigée par un maire EELV, qui refuse à l’un de ses habitants d’installer ses panneaux solaires plein sud mais l’y autorise s’il les installe en face nord !
D’autres entraves compliquent inutilement bien des projets, c’est le cas en particulier des maisons situées à proximité des monuments classés…L’avis de l’architecte des bâtiments de France est alors nécéssaire et peut fortement rallonger le parcours administratif voire faire échouer l’installation.
Gageons qu’à l’heure de l’urgence écologique et de la nécessité géopolitique de moins dépendre des importations d’hydrocarbures, nos dirigeants sauront éliminer ces entraves et adapter rapidement notre système de formation…Pour le reste, il n’est nul besoin de prévoir de subventions pour développer cette filière, comme l’indique l’étude de la revue nature : La baisse continue du prix de production de l’électricité photovoltaïque constitue l’incitation la plus puissante et convaincante qui soit !