Rosa Bonheur, première écolo engagée pour la cause animale ?

Rosa Bonheur, artiste peintre un peu oubliée aujourdhui fut en son temps une artiste plus célèbre que Monet ou Renoir. L’une des peintres les plus vendues, aussi.

Ce qui nous émeut ici, c’est son engagement pour la cause animale qui ponctue chacune de ses toiles. Une passion qui a surgi, bien avant son affiliation à la SPA créée en 1845, dès son enfance dans l’Entre-deux-Mers, sur les rives de la Garonne.

À 23 ans, elle décroche sa première médaille au Salon de Paris pour son Labourage. Elle connaissait mieux que personne les différentes races bovines qu’elle avait observées, étudiées, avant de les immortaliser dans des tableaux, devenus de précieuses sources documentaires pour les vétérinaires. « Elle se rendait jusque dans les abattoirs pour témoigner de la souffrance animale ».

Dans Le Labourage nivernais, qui lui vaudra une médaille d’or au Salon de 1848, on aperçoit des attelages de bœufs, exténués, les babines baveuses, le pelage enduit de gouttelettes.

Dans Le marché aux chevaux, « son grand chef-d’œuvre », comme elle dit, qui l’imposera sur le marché anglais, ils se rebellent, fougueux. « Elle s’était donné pour mission de leur rendre leur dignité ».

Il faut les voir dans ses immenses formats, surgir devant nous, plus réels que jamais. Ici, un cerf majestueux, Roi de la forêt. Là, un couple de lions avec ses lionceaux. Pour elle, ils sont aussi dignes d’intérêt que les hommes et comme eux, ils possèdent une âme qu’il faut révéler. « Refusant toute hiérarchie entre les espèces, elle s’affranchira de l’anthropocentrisme ».

 

Pas de sentimentalisme sous son pinceau, elle les montre dans leur individualité, leur singularité, attentive à l’expression de leur regard. « L’œil n’est-il pas le miroir de l’âme pour toutes les créatures vivantes ? », se répète-t-elle, tentant de sonder leur psychologie. « Si Rosa Bonheur semble si actuelle, c’est parce que ses réflexions sur le vivant et l’environnement entrent en résonance avec nos préoccupations ».

Rosa Bonheur, une écologiste avant l’heure ?

Son combat pour la cause animale perdure sa vie durant. À l’époque, elle dénonce aussi le rapport de force des Européens avec les animaux, et prône des rapports plus harmonieux avec la nature, comme ceux qu’entretiendraient les natifs américains avec cette dernière. Jusqu’à la fin de sa vie, son engagement ira donc vers la cause animale. Rosa Bonheur repose désormais, sans ses bêtes empaillées, au cimetière du Père-Lachaise.

Ses premiers succès commerciaux lui ont permis d’acquérir une vaste propriété en lisière de la foret de fontainebleau, en pleine nature…Au parc rempli d’animaux, ses amis et sa source d’inspiration. 

Ce chateau, récemment transformé en musée a été salué par stephane Bern et mérite absolument le détour !

La défense des animaux est importante pour Écologie au Centre et rosa Bonheur une véritable source d’inspiration.